
Vacances d’hiver 2018. La météo annonce partout en Europe des températures glaciales, du scénario d’Apocalypse, tout le monde est prévenu. Sortir ces vieux polaires du placard et ses moonboots d’occasion est la seule chose qui compte, dévaliser les rangs des grandes surfaces pour acheter des gants de neige c’ést LA priorité numéro 1 pour toutes les familles dignes de ce nom, et peu importe si la couleur ne matche pas exactement celle du bonnet, il faut s’approvisionner, et vite, car il va faire froid, très froid.
Jamais notre choix de réservation des vacances quelques mois avant ne fut si chanceux et si lucide. Oui. Car dans ce contexte, dans cette préparation collective à l’allure de mouvement national, nous avons quitté la France pour partir…au soleil, à Séville en Espagne !
Fidèles à notre petit avion Ryanair, nous avons été projetés dans la capitale de l’Andalusia en deux petites heures. 22 degrés, notre hôte Ignacio nous attendait avec un grand sourire et nos vacances sont bien parties!
Sur les traces de Ségovia
J’admets avoir longtemps rêvé et fantasmé d’aller visiter l’Andalousie et cela surtout pour le grand désir de savourer et vivre l’atmosphère flamenca. Je suis une grande fan de la guitare classique et l’Andalousie représente l’origine de cet instrument mythique. En particulier, l’immense Andrès Segovia, originaire de Linares en Andalousie, fut celui qui éleva la guitare, alors jugée encore comme un instrument populaire, au rang d’instrument « savant ». Ecoutez un morceau de Ségovia et vous retrouverez l’âme de l’Andalousie.
Duende et douceur de vivre
L’Espagne est l’un de ces rares pays où les gens incarnent encore le lien entre présent et passé car, à tous les âges et les niveaux sociaux, ils sont vraiment et fièrement attachés à leur culture.
L’Andalousie, il n’y a pas région au monde plus victime de son succès, tellement elle déborde de symboles qui l’ont rendue célèbre, à tel point d’en devenir un cliché : le flamenco, la guitare, les robes, le habanico* les tapas, les castagnettes, la corrida, mais on s’en fiche. Ici on ne sera jamais dans le mauvais goût mais dans la réjouissance, et même la caricature aura un goût tendre, elle sera tolérée. On veut vivre tout ça lorsque l’on est en Andalousie, on se fait emporter. On acceptera même d’acheter à nos gosses une combinaison de ballerine de flamenco premier prix “et tous les accessoires qui vont avec”, et de se balader comme ça dans la rue pendant la totalité de notre séjour. Pas vraiment de l’authentique, mais les touristes venus de loin seront ravis de nous prendre en photo…
Pas surprenant tant de passion, les habitants ici on le sait, ils ont le “duende”, ce mot, intraduisible, qui représente l’esprit andalou. Wikipédia l’explique bien : « duende signifie donc, en flamenco comme en corrida, l’engagement (de quelqu’un qui ne triche pas avec ses émotions, pour atteindre à une expressivité extrême), mais aussi le charme, l’envoûtement, la possession spirituelle ou amoureuse. Il est parfois utilisé aujourd’hui comme synonyme emphatique et typique du feeling, de l’âme que l’artiste insuffle à son interprétation d’un morceau, d’un cante (chant) ou d’un baile (danse). »
Envoutante.
Carrefour de cultures, port de commerce prospère vers les Amériques, Séville comme toute l’Andalousie déborde de l’héritage de la culture arabe car elle fut colonisée pendant 800 ans. A elle seule, Séville compte bien 2 sites inscrits au patrimoine historique de l’Unesco : le Real Alcazar et la Cathédrale.
Célébrissime et première chose à visiter, le Real Alcazar de Séville, palais fortifié construit à Séville par les Omeyyades d’Espagne et modifié à plusieurs reprises pendant et après la période musulmane. En tout, la construction de l’Alcazar prit environ 600 ans ! Les enfants aimeront se perdre dans les différentes salles dignes des scenarios de Mille et une Nuit, ainsi que dans les jardins enchantés parfumés de jasmin, citron et orangers ! Une odeur irrésistible de cannelle vous attirera vers la cafeteria, et là, vous ferez la connaissance d’étranges paons fantastiques…
La Cathédrale de Séville est grandiose, la troisième cathédrale plus grande au monde après la Basilique de St. Pierre à Rome et St. Paul à Londres, mais les enfants seront surtout impressionnés par le gigantesque tombeau de Christophe Colomb, qui y trône fièrement! Depuis 1902, et après plusieurs étapes dans le monde, c’est ici que le grand navigateur repose…quelle émotion!
Fêtarde.
Claro. A toutes les heures on mange, on parle fort, dehors dans la rue ça vibre, ça parle, ça boit. Nous avons testé plusieurs « bars à tapas » mais notre décision est unanime quand aux choix de notre bar à tapas préféré : La Cerveceria de la Cathedral.
La trouvaille.
Nous avons adoré le restaurant “La Bernarda”, avec sa déco jungle très tendance et ses petits plats traditionnels revisités. Pas exactement en plein milieu du centre historique, mais à 10 minutes à pieds après le pont, La Bernarda est en ce moment, “the place to be” parmi les habitants de Séville.
Dès qu’on y met pied, on se sent tout de suite un peu plus glamour, et même si on commande, à la fin d’un copieux repas, une part de leur délicieux carrot cake!
Il est possible de réserver en ligne : www.labernardasevilla.com Ci-dessous quelques photos…
Les incontournables à Sevilla :
1) Plaza de Espagna : l’un des joyaux de l’exposition ibéro-américaine de 1929, simplement une place à couper le souffle, déjà décor, entre autres, d’un célèbre épisode de Star Wars II!
2) Real Alcazar : forteresse, demeure des rois, jardins enchantés…
3) La Cathédrale, avec la tombe de Christophe Colomb! …et la vue magnifique depuis le clocher…juste récompense après 34 étages d’escaliers (mais pour les enfants c’est assez ludique, grrrrr)
4) Tour de la ville en calèche : toujours dans l’esprit “on se laisse emporter”, 40 euros le tour, tarifs de la Mairie de Séville…
5) Se promener dans les rues commerçantes aux alentours de la Calle Sierpes pour découvrir enfin, les magasins de robes de flamenco authentiques ! Un festival de couleurs, des robes incroyables qui font rêver, surtout les filles!
6) Déguster des tapas à toutes les heures chez Cerveceria Cathédral, à deux pas de la Cathédrale. On en veut encore et encore…
7) Assister à un concert de musique flamenca. Ici le choix est vaste. Nous avons choisi “Casa de la guitarra”, pour sa collection unique de guitares anciennes, et son lieu intime, malgré la position en plein centre historique. Tarif unique 10 euros, et possibilité d’accommoder les enfants sur un tabouret plus haut pour mieux voir. Musique de qualité accompagnée par une danseuse « bailadora » flamenca.
8) Un tour dans le quartier de Triana, pour acheter des céramiques typiques ou faire le fameux « tapas tour »
Escapade dans l’escapade : Granada!
Nous avons fait l’aller-retour dans la journée pour visiter le mythique monument de l’Alhambra à Grenade, qui concourt actuellement pour devenir une des 7 nouvelles merveilles du monde. C’est un rêve qui se réalise. Un conseil unique et irrévocable: s’y prendre à l’avance avec les billets (a minima 2 mois à l’avance). Vous pourrez les acheter ici : www.granadacityexperience.com
La visite guidée vaut vraiment le coup pour bien comprendre l’histoire de ce lieu magique…
La petite recette qui plaît beaucoup aux mamans :
le Salmorejo Andaluz !
Trop léger pour les papas, qui préfèreront peut-être se nourrir à coups de queue de taureau ou fritures diverses et variées, le salmorejo est l’un des plats emblématiques de l’Andalousie. A vrai dire, le salmorejo est originaire de Cordoba, ville à une heure de Séville. Nous en avons dégusté un à la Cervezeria de la Cathedral et nous avons encore l’eau à la bouche.
Facile à réaliser, c’est le plat traditionnellement servi pour se rafraichir, lors des étés très Très TRES ensoleillées. Voici la recette :
Ingrédients :
1. 250 g de pain de la veille
2. 550 g de tomates matures
3. 75 ml d’huile vierge extra
4. 25 ml de vinaigre
5. 1 gousse d’ail
6. Sel
Pour la garniture :
7. 2 œufs durs
8. 100 g de jambon cru (de préférence, jambon de serrano)
9. Sel
Mixer tous les ingrédients à l’aide d’un blender, garnir avec des œufs durs émiettés et du jambon de Serrano coupé en petit morceaux. Servir très frais !

Le saviez-vous ?
Elles sont partout à Séville, elles font partie du paysage andalou : des magnifiques oranges qu’on aurait envie de « voler » et de croquer. Attention elles sont des oranges amères. Pour distinguer des oranges « normales » des oranges amères nous avons appris une petite astuce : regardez les feuilles : celles des oranges amères ont une petite extension qui ressemble à une petite feuille Eh bien ce sont des oranges amères